Après quatre années d’interruption, Rhum Rhum effectue son retour en dévoilant deux nouvelles expressions, les plus vieilles jamais embouteillées. L’histoire de ces rhums agricoles remonte à 2005, lorsque le distillateur Gianni Capovilla, célèbre pour ses grappas et eaux-de-vie de fruits, et Luca Gargano de la société italienne Velier décident d’installer sur l’île de Marie-Galante un alambic à repasse Müller, chauffé au bain-marie. Issu d’une longue fermentation (six à huit jours), le premier Rhum Rhum blanc est lancé en 2009, suivi en 2010 par une version vieillie. Particularité de cette gamme, l’année affichée sur l’étiquette fait référence à la date de « libération du fût », c’est-à-dire de sa mise en bouteille après maturation, et non pas à son année de distillation. Débordant de naturel et dévoilant une délicieuse réduction minérale, ce Libération 2024 recèle de nombreux trésors empyreumatiques, fruités, liquoreux, floraux et épicés. Nez : frais, élégant. Intimement liées entre eux, des parfums d’encaustique (cire à bois, papier vernis), de miel de canne, de citron vert, de curry, de figue verte et de fruits tropicaux (banane, mangue, ananas) procurent énormément de complexité à une palette aromatique par ailleurs florale (réséda, œillet), goudronnée et camphrée. Bouche : ample, déliée. Évoquant la canne à sucre fraîchement coupée, la palette gustative est miellée, fibreuse et capiteuse (fleur de canne). Puis, devenue vanillée et fruitée (orange, combava), elle évolue vers des registres herbacés (roseau, ajonc), médicinaux (graine de moutarde) et juteux (vesou). Finale : longue, étoffée. D’une belle densité, elle se prolonge en révélant des notes de plantes aquatiques et potagères (cresson, nénuphar, fleur de courgette) pleines de fraîcheur. Noblement boisée (chêne merrain) et épicée (gingembre, muscade), la rétro-olfaction invite à savourer une délicieuse liqueur de gentiane.